Ce courrier collectif s’adresse à une partie de la population de mon fichier-patient. Il est informatif et incitatif.
J’ai décidé de persister dans mon activité de praticien alcoologue en 2024 (et plus si affinités !), pour transmettre et pérenniser ce qui est utile et possible de l’activité d’alcoologie, en cours depuis 1989. Ce changement de trajectoire professionnelle avait suivi seize années d’exercice de la gastro-entérologie, belle discipline clinique et technique, économiquement trop astreignante à mon goût.
Ce que nous avons mis au point du point de vue méthodologique nous semble incontournable pour gagner en efficacité et en efficience, répondre de façon adaptée et approfondie aux problématiques addictives.
Nous y voyons un enjeu politique pour l’avenir de notre pays, de notre civilisation et au-delà, de la planète. Cette affirmation peut prêter à sourire et susciter le dédain. Nous en sommes pourtant persuadés. Il faut agir là où l’on existe et tant qu’on existe.
Nous ne cessons pas d’observer le désastre en cours dans – à peu près – tous les domaines de notre société. Nous détestons les gesticulations médiatiques, les discours vides, la démission des élites et des sous-élites, individualistes et consuméristes. Leur passivité, leur conformisme et leur je-m’en-foutisme de fait, face au néolibéralisme et aux défis du monde actuel, ont quelque chose de criminel.
Le soin que nous proposons est ouvert à tous, indépendamment de l’âge, de l’identité ethnique, des opinions politiques ou religieuses. Il vise à aider un maximum d’addictés à sortir de leur servitude volontaire. Il met en jeu l’esprit critique, l’effort de connaissance, le lien social, l’esprit d’entraide.
Le cynisme masqué des élites, les rigidités souvent ridicules de la logique bureaucratique, l’adhésion béate et compulsive au tout-numérique donnent une responsabilité paradoxale aux populations en cours de marginalisation et d’élimination par le fait de leurs addictions. Elles n’ont à perdre que leurs chaînes. Elles peuvent cesser de faire leur propre malheur et celui de leurs proches. Elles ne manquent pas de ressources sensibles et intellectuelles. À elles de croire en elles et de rejoindre, au sein de la population, celles et ceux qui refusent d’être traités comme des moutons. La Boétie nous a éclairé sur le pouvoir des Dominants : ils doivent l’essentiel de leur force à notre docilité.
Nous entendons donc persister.
Nous avons réussi une séance de groupe grand format au Conseil régional, le 30 novembre dernier. Les silencieux comme ceux qui ont pris la parole autour du thème du discernement ont démontré la présence et la force intellectuelle de l’AREA. Des contacts avec des élus compatibles ont été établis.
Ce que nous apprennent les addictions, publié au sortir du confinement, est un livre référence : à acquérir, lire, faire connaître et faire lire. L’idéologie dominante et le système médiatique en place l’enfouiront dans la multitude des ouvrages édités, des plus contributifs aux plus nuls. Ce n’est pas une raison pour s’en détourner. Nous pensons d’ores et déjà à une postface pour la seconde édition.
Le samedi 27 janvier prochain, Ombres Blanches organise un débat sur le fond de ce livre, à 17h.
Nous avons engagé un programme vidéo de transmission des concepts-clés.
Nous visons à réaliser un film-documentaire haut de gamme : « La prévention se décline au pluriel ».
Tout en réduisant nos plages de consultation, nous veillerons à assurer la continuité des hospitalisations brèves, des séances de groupe intégratif, des fiches de lecture de films et de livres.
Nous ne refuserons pas les occasions de débat public.
Sans votre soutien amical, fraternel et financier, votre adhésion, nous resterons des velléitaires. C’est maintenant ou ce sera trop tard. Nous sommes en guerre, surtout contre la bêtise, mais nous restons des non-violents. Nous sommes des pessimistes d’observation mais des optimistes de conviction et d’action.
Aidez-nous ! Aidez-vous !
Henri Gomez