Réalisation : Roberto Rossellini

Titre original : Viaggio In Italia

 Scénario : Vitaliano Brancati, Roberto Rossellini

Date : 1954

Durée : 97 mn

Acteurs principaux :

Ingrid Bergman : Katherine Joyce

George Sanders : Alexander Joyce

Maria Mauban : Marie

Anne Proclemer : la prostituée

SA / HA

Mots clés : couple – communication – susceptibilité – désarroi – solitude

 

 

Voyage en Italie a le charme désuet des films restaurés, souligné par la « couleur locale". François Truffaut a pourtant pu écrire, à propos de ce film, qu’il était représentatif de l’entrée dans la Modernité. L’histoire est celle d’un couple d’anglais sans enfant, uni par les mondanités propres à leur milieu social. Alexander, campé par le so british George Sanders, et Katherine, jouée par Ingrid Bergman, font route vers Naples. L’objectif est de réaliser la vente d’une belle villa face à Capri, héritée d’un oncle défunt. Le couple n’a plus rien à échanger en dehors de propos plus ou moins blessants et amers. Katherine se lance dans des visites de musées ou de catacombes. Alexander s’étourdit en se rapprochant de femmes auxquelles il s’efforce de trouver un intérêt. L’un et l’autre manifestent ainsi leur désarroi et leur solitude. Le divorce semble inévitable. Un happy end inespéré va révéler la réalité de leurs sentiments, leur susceptibilité réciproque et leurs difficultés à communiquer.

La communication dans le couple

Les personnages sont touchants dans leur raideur et leur maladresse réciproques. Alexander est présenté comme un bourreau de travail. Katherine se vit comme une femme négligée. L’époux surjoue une froideur guindée et une politesse cynique. L’épouse essaie de donner le change mais sa colère, palpable, prend l’apparence du mépris. Le film peut être compris comme une longue querelle d’amoureux dont l’aveuglement pour leurs sentiments n’a d’égal que la force des reproches qu’ils s’infligent l’un et l’autre. Il faut la conjoncture ironique de l’émotion rattachée à la mise en évidence du moulage d’un corps calciné par les laves du Vésuve, à Pompéi, puis un embouteillage créé par une procession à Naples, pour que l’homme et la femme s’avouent la persistance de leur amour.

Pour la petite histoire, le spectateur relève que l’homme ne manque pas une occasion de consommer de l’alcool.

Ce film peut constituer une base de discussion pour faire réfléchir aux difficultés de communication dans un couple et sur la force des liens affectifs durables.