Réalisation :   Nanni Moretti

Scénario :      Nanni Moretti, Valia Santella,

Frederica Pontremoli

Date :  2021   Durée : 119 mn

Acteurs principaux :  

Margherita Buy : Dora, la mère d’Andrea  

Nanni Moretti : Vittorio, le juge et père d’Andrea

Riccardo Scarmacio : Lucio, l’abuseur

Alba Rohrwacher : Monica, la maman psychotique

Alessandro Sperduti : Andrea, le fils alcoolisé  

Elena Lietti : l’épouse de Lucio  

Denise Tantucci : la jeune fille provocatrice  

Adriano Giannini : Giogio, l’époux de Monica  

A / SA / HA

Mots clés :       Alcool – jeunes – psychose – père - mère

trepiani

Un immeuble cossu de Rome. Trois étages. Lucio et Sarah occupent le rez-de-chaussée. Ils ont une petite fille qu’ils confient souvent au couple du second, un dame et un vieux monsieur qui a des troubles de mémoire en plus de sa gentillesse. Le troisième, qui dispose d’une belle terrasse, est occupé par Vittorio qui est juge, par son épouse Dora et leur fils, Andrea. L’histoire commence par un drame : Andrea rentre d’une sortie complètement ivre et il écrase mortellement une passante avec sa voiture, s’encastrant dans le rez-de-chaussée. Vittorio est inflexible : André sera traité comme n’importe quel citoyen auteur d’un homicide involontaire, sous l’effet de l’alcool. Dora voudrait protéger son fils par tous les moyens. C’est raté. Lors d’une dispute, Andrea attaque son père, le met à terre et le roue de coups de pied. Dora devra choisir entre ce fils méprisé et Vittorio. André en prend pour 5 ans. Parallèlement, la petite fille de Lucio et Sarah accompagne le vieux Renato chercher une glace à l’extérieur. Le duo est retrouvé plusieurs heures après, dans un parc connu de la petite, alors que Renato, dans un état second, ne se souvient de rien. Lucio, fou d’angoisse, est persuadé que le vieil homme n’a pas respecté sa fille. L’enquête conclut à l’absence de toute agression sexuelle. Lucio reste persuadé qu’il y a eu « quelque chose ». Le couple âgé du second est régulièrement visité par leur petite fille, une jolie jeune fille qui manifestement cherche à séduire Lucio. Elle y parvient alors que c’est son premier rapport amoureux. L’attitude de Lucio la pousse à le dénoncer comme abuseur. Un procès commence. Dans l’intervalle, Monica a accouché d’une petite fille qu’elle présente à sa mère, enfermée en raison d’une psychose chronique. Son époux, Giorgio, travaille loin de Rome. Il est absent pour de longues périodes, laissant seule sa jeune femme. Celle-ci, après l’accouchement, a des hallucinations intermittentes qui correspondent à une psychose puerpérale. Elle voit régulièrement un corbeau qui la fixe, près d’elle. Elle en parle au médecin qui la rassure en lui disant que la dépression qui suit l’accouchement n’est pas héréditaire. Giorgio a un conflit avec son frère, l’élégant Roberto qui a escroqué des clients. De plus, celui-ci n’a pas été net avec Monica, en une circonstance.

Bref, les histoires s’enchevêtrent, évoluent, pour parties liées, pour parties aléatoires. 

Alcool, psychopathologie et psychiatrie

Voilà un excellent film pour les HBA. L’alcool au volant tue une passante par le biais d’Andrea. Un conflit familial à trois, avec un père psychorigide par narcissisme, va occuper un temps la scène. Andrea, fils à maman mal dans sa peau, mettra du temps à devenir adulte. La psychopathologie est présente avec Lucio, un père refoulé, imaginant un abus sexuel sur sa fillette, malgré toutes les preuves contraires. Il succombe, sans grande résistance, aux avances d’une jeune voisine qui a fait une fixation sur lui, pour nourrir son obsession relative à sa gamine. Le père d’Andrea confond sa fonction paternelle et celle de Juge. Un des traumas d’enfance de son fils est le souvenir d’une punition infligée à 8 ans en forme de procés,par son père. La neuropsychiatrie est présente avec la maladie d’Alzheimer du vieil homme sans mémoire, avec la psychose chronique de la mère de Monica, avec les épisodes d’hallucination jusqu’au délire fatal, consécutif au second accouchement de Monica. Les personnes saines d’esprit, comme l’épouse de Lucio, les enfants et les adolescents, côtoient d’autres personnes pas nettes comme le frère de Giorgio. 

Au fond, c’est la vraie vie.