Réalisation : Woody Allen
Scenario et dialogues : Woody Allen
Date : 2018 / USA
Durée : 92 mn
Acteurs principaux :
Thimothée Chalamet : Gatsby
Elle Fanning : Ashleigh
Selena Gomez : « Chan » Shannon
Liev Schreiber : Rolan « Rollie » Pollard
Diego Luna : Francisco Vega
Cherry Jones : la mère de Gatsby
Jude Law : Ted
SA/ HA
Mots clés : Charme – Couple − Amour – Solitude – Secret de famille
Un jeune homme d’une riche famille, Gatsby, est exilé dans une université de la rustique Arizona. Il se propose d’accompagne sa petite amie, Ashleigh, à New York. Celle-ci est très excitée à la perspective d’interviewer un célèbre réalisateur, Rolan Pollard, qui pourrait évoquer Jean-Luc Godard. Gatsby projette de faire connaître son New York à son amie. Il y a grandi avec son frère et ses riches parents. La journée ne se passe pas comme prévue…
La superficialité et le charme
Woody Allen réussit à nous montrer un New-York de rêve. Aucune image familière de New-York n’est restituée, tels les gratte-ciels et les alignements d’avenue. Manhattan ressemble à un quartier historique d’une ville de la vieille Europe : ruelles pavées, arbres de Central Park aperçus du balcon d’un hôtel, horloge avec figures de bronze circulantes marquant les heures. Le charme de Manhattan est rehaussé par la pluie qui accompagne les déambulations.
Gatsby est un jeune homme élégant et très charmant. Il est parfaitement à l’aise dans ce décor. Nous pouvons imaginer que Woody Allen aurait échangé sans difficulté son physique pour celui de Thimothée Chalamet. Bien des années de psychanalyse et peut-être même ses abus sexuels sur une fille adoptive lui auraient été évités. Ces faits anciens ont abouti à ce que ce film soit actuellement interdit de salle aux USA, dans l’attente du jugement.
La petite amie, malgré sa fraicheur, ne soutient pas la comparaison avec Gatsby. Plus la journée se déroule, avec ses péripéties, plus sa superficialité fait tache. Allen a le talent de révéler peu à peu son insignifiance. Elle s’enthousiasme et trépigne face au réalisateur dépressif qu’elle a la chance de rencontrer pour son journal étudiant. Elle est fascinée, peu après, par un acteur pourchassé par les journalistes. Dans un monologue, coupé par un hoquet émotionnel, elle se réjouit de bénéficier de l’étreinte d’une star pour son album à souvenirs. Un contretemps préserve sa fidélité à Gatsby.
L’histoire vaut également par la façon donc Gatsby découvrira un secret de famille et sa mère.
Les dialogues pourraient lasser dans la mesure où les répliques, parfois mécaniques, de Woody Allen sont portées par plusieurs personnages différents. Nous sommes et restons dans l’univers archi-connu de Woody Allen dont font partie les airs de jazz joués au piano par le héros.
Cela boit pas mal d’alcool, comme de juste, dans ce milieu branché. Gatsby est un addicté des jeux, en cercle restreint ou en ligne. Preuve de son intelligence, il y gagne beaucoup d’argent !
On sourit et on rit dans ce film. Le réalisateur dépressif est irrésistible. On approuve le frère de laisser sa promise, après avoir entendu le rire de cette dernière, alors qu’il affirme l’aimer.
Un film agréable au demeurant, entre deux tournées de bar ou deux séances de psychanalyse.