Christian Gerondeau
L’Artilleur
2022
16€
L’Artilleur, titre évocateur pour une maison d’éditions. Est-ce la promesse d’ouvrages utilement dérangeants, pouvant contribuer à éclairer l’opinion ? Éclairer est le mot approprié puisqu’il s’agit d’électricité. Gérondeau est polytechnicien et bien décidé à en découdre avec la « religion écologiste ». Le résultat est qu’il est difficile de le trouver dans nos librairies habituelles, sensibles à l’air du temps. Il est encore possible chez elles de commander ce genre d’ouvrage dissonants. Que nous dit ce nouveau croisé décidé à pourfendre de ses arguments la nouvelle religion ?
En gros, le polytechnicien nous explique que le charbon, le pétrole et le gaz nous ont permis d’accéder à la prospérité et au confort, qu’ils ont fait de nous des pays développés, et que de grands pays très peuplés comme l’Inde et la Chine n’entendent pas se plier aux considérations du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).
Comme ces deux grandes nations ne jouent pas le jeu par souci légitime de leurs populations respectives, les directives affichées dans différents domaines ne servent à presque rien. Le rêve d’un pauvre est de se rapprocher de la consommation d’un riche. Nous sommes à un niveau de mathématique élémentaire : un citoyen américain consomme l’équivalent de 3 tonnes de pétrole par habitant et par an. Si les 8 milliards de la planète veulent imiter les Américains, 24 milliards de tonnes seraient nécessaires annuellement alors que la production annuelle est de 4,5 milliards. Un critère majeur de différence dans l’espérance de vie correspond aux besoins énergétiques. Ceux-ci sont appelés à augmenter de façon exponentielle avec l’accroissement du nombre d’humains et de leur espérance de vie.
Cela étant, des sources d’énergie pourront être trouvées. On peut compter à la fois sur des ressources énergétiques potentielles et la capacité des humains à trouver des solutions. Certains ont créé des espoirs comme les éoliennes ou l’énergie solaire. Elles rencontrent des limites et des inconvénients qui n’ont pas à être minimisés, pas plus, bien évidemment, que l’énergie nucléaire.
Un peu plus loin dans l’ouvrage, l’auteur explique que c’est l’inversion d’une croyance sur l’irrésistible montée des eaux, vieille peur déjà présente dans le récit du Déluge, qui a été son « chemin de Damas » pour l’écologie. La montée des eaux serait de 20cm par siècle, ce qui nous laisse un peu de temps pour nous détruire par d’autres moyens que le réchauffement climatique. La montée de la température serait de 0,4° pour les 20 ans à venir. A l’évidence, cela se rapporte à l’accroissement de la population et de sa consommation d’énergie.
L’auteur rapporte que l’étude des glaces du Groenland ont montré la succession de phases de glaciation et de réchauffement successifs de 16° d’amplitude, ce qui relativise la part des humains dans le réchauffement climatique. Le CO2, dont le rôle dans la photosynthèse est indiscuté, favoriserait l’accroissement de la végétation et le recul des zones désertiques. Le diaboliser est des plus simplistes.
Une citation, au passage, sur la création d’emplois : il y a ce qui se voit et ce qui ne se voit pas. Il y a aussi ce que l’on s’interdit de voir et dont il n’est pas possible de parler.