Lundi 29 Mars 2021
La perspective d’affronter le regard social sans consommer de l’alcool est une des préoccupations classiques du début de la période sans alcool. Nous pouvons l’envisager sous l’angle de la « sobriété ».
La langue anglaise utilise le même mot pour l’abstinence d’alcool et l’état d’esprit qui peut lui être associé. Il est donc utile de réfléchir au sens de ce mot, particulièrement en le rattachant au regard social. Par cette expression, nous pouvons réfléchir aux différentes circonstances de convivialité ou de moment festif. Nous pouvons également prendre en compte le regard des proches. Le plus important, sans doute, se situe dans le regard que nous portons nous-mêmes sur le fait de ne pas consommer de l’alcool en public ou seul. Pendant une période variable, l’abstinent récent peut se faire un monde du regard porté sur son changement d’attitude face à l’alcool. Il est si facile, pourtant de refuser une offre, de façon simple et naturelle : « Non merci » prolongé, si besoin, par un : « je n’y tiens pas », ou, à l’extrême rigueur, par un « cela ne me réussit pas », avec un sourire. Une des caractéristiques de la sobriété s’explique par la concision.
La sobriété est mise à l’épreuve quand le sujet se retrouve face à lui-même, seul. Les premiers temps peuvent être compliqués, justifiant une assistance médicamenteuse pour éviter les comportements automatiques, plus ou moins liés à des émotions, qui conduisent le sujet à relancer la mécanique de la consommation.
La mise en jeu de la sobriété pour s’abstenir de boire retentit sur la façon dont la personne se comporte et s’exprime. Elle va de moins en moins se payer de mots. Elle saura dire ce qui lui importe de dire dans les termes et la forme qui conviennent. La sobriété mentale lui permettra de trouver la bonne distance face aux autres et de mieux savourer ses moments de tranquillité.
Avez-vous l’expérience de la sobriété mentale ?