Lundi 12 avril 2021

 

L’humilité et la gratitude sont des valeurs oubliées mais surtout des valeurs négligées et incomprises depuis toujours.

L’humilité devrait s’imposer à tous, sans difficulté. Le courrier d’une patiente mentionne une phrase des Écritures : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu et pourquoi t’en glorifier comme si tu ne l’avais pas reçu ? ». Cette Parole me fait doublement réagir. La plupart des gens ignorent ce qu’ils ont reçu. Seule une relation interactive, hors de tout jugement, telle que le réalise une séance de notre groupe intégratif, révèle la parole « déposée », dont la justesse peut toucher ceux qui l’écoutent.

Dans la mesure où c’est l’autre qui nous apprend l’essentiel de ce que nous avons à savoir et que nous retenons en fonction de caractéristiques qui nous ont été transmises, il est difficile pour une personne normalement intelligente de développer un sentiment d’orgueil ou pire de vanité, sur la base d’une comparaison avec d’autres. Le fait d’avoir beaucoup reçu crée une obligation morale : celle de donner à d’autres ce dont ils ont été dépourvus. Il existe une humilité réciproque en acceptant de recevoir et de donner. Peu importe l’inégalité de l’échange. L’humilité dispense d’humilier. Elle évite également des humiliations. L’humilité nourrit le principe d’égalité. Elle évite la soumission. La juste conscience de ses efforts et de ses mérites est à l’origine du sentiment de fierté. Il est sage de laisser la prétention et le contentement de soi aux imbéciles.

La reconnaissance se trouve moins facilement que l’ingratitude. Elle se situe du côté de l’être alors que l’ingratitude se situe du côté de l’avoir, de l’égoïsme. La reconnaissance n’a nul besoin d’être démonstrative. Elle se satisfait mieux d’actes utiles que de belles paroles. Elle appartient à la même veine que l’humilité. Elle nourrit la vie relationnelle au sein des familles et dans les relations amicales.

Êtes-vous à l’aise avec ces deux valeurs ?