Lundi 10 mai 2021
Une patiente a souhaité que soit abordé la question du MUR, d’un point de vue symbolique. Le mur évoque des choses contradictoires et complémentaires, réelles et illusoires.
Un mur protège. Il établit une frontière entre le dehors et le dedans. Tout mur a deux faces. Un mur comporte des portes et parfois des fenêtres.
Il peut figurer la tranquillité, la sécurité ou le mystère.
Un mur isole. Il figure la fermeture, un moyen d’empêcher les invasions. La Muraille de Chine, bâtie deux siècles avant l’ère chrétienne, est longue de 6700km. Un mur gardé par des sentinelles a coupé Berlin en deux de 1961 à 1989, symbolisant la guerre froide entre les pays communistes et les régimes démocratiques. Le film Workers raconte la même histoire entre les USA et le Mexique. Beaucoup avancent que ce type de mur est illusoire à lui seul.
Un mur de soutènement peut renforcer à la façon d’un étai. Un mur peut accueillir des dessins, des inscriptions, des graffitis, des affiches de publicité, des slogans politiques.
On peut se trouver « dos au mur » et « se taper la tête contre les murs ». Le mur peut figurer les interdits et les interdictions.
Concernant la problématique alcoolique, nous pourrions évoquer le mur du déni, le mur des traumas enfouis et des secrets de famille, le mur de la honte, le mur du silence sur les addictions et les carences du soin. Nul besoin d’un mur pour se sentir seul et étranger. La relation en alcoologie impose le dialogue. Un patient avait dit lors de l’essai d’une psychanalyse : « J’étais face à un mur avec des yeux ».
Quels sont vos murs intérieurs ? Quels murs détruire ? Faut-il en construire ?