Solitude et environnement
4 octobre 2021
L’effet Muselière, thème proposé par l’un d’entre vous est assurément passionnant, tant pour la problématique alcoolique que pour la vie en société.
Relevons qu’un chien qui aboie derrière une haie de protection ne dérange pas les promeneurs. Avec la muselière, il ne mord pas.
L’effet muselière n’est pas omniprésent pour l’alcool. Ainsi, une patiente me confiait que sa fillette de 5 ans lui avait récemment proposé de l’aider à mettre le couvert quand elle comprenait que sa mère n’était pas dans son état normal du matin.
D’autres patients me disent qu’ils ont été alertés de nombreuses années avant la consultation par un ou plusieurs proches sur leur consommation d’alcool et ses effets. De là à effectuer une démarche de soins… Le déficit d’information pertinente est criant. Ceux qui parlent le plus sont souvent ceux qui ont le moins à dire. Il n’aide pas à estomper l’effet muselière.
La honte a un effet muselière efficace. Quelquefois, parler d’alcool est le moyen de faire silence sur les autres problèmes et, réciproquement, parler des autres problèmes permet de faire silence sur l’alcool.
L’effet muselière est très pénible à supporter. Il peut devenir insupportable d’avoir comme seul droit celui de se taire, de faire semblant d’être d’accord et d’obéir.
Dans la vie sociale, l’effet muselière revient à empêcher l’expression des opinions qui dérangent ou à les caricaturer. L’effet muselière aboutit assez souvent à refuser d’entendre, de voir et de comprendre ce qui pourrait déranger son confort ou, plus généralement, le sens commun.
La consultation, le groupe de parole, les lectures, les films parfois, le choix de ses relations, l’écriture, le dessin aident à diminuer l’effet muselière. Rien de tel qu’une relation sincère et confiante pour contourner l’effet muselière. Pour le supprimer, il convient d’associer prudence, courage, habileté, ce qui peut se vérifier dans l’écriture pénitentiaire.
Avez-vous l’expérience de l’effet muselière ?