25 octobre 2021
La générosité : voilà un thème a priori sympathique qui peut nous aider à réfléchir à notre façon d’appréhender les autres et nos propres ressources.
Pour cerner cette notion, nous pouvons partir de deux contre-exemples illustrés par la cigale et la fourmi de la fable. La cigale est tout sauf généreuse. Elle est imprévoyante. Elle n’agit que pour satisfaire sa fantaisie, son bon plaisir. Son ouverture aux autres prête à discussion. Elle va vers les autres mais dans quel but ? Pour leur en mettre plein la vue ? Pour les séduire ? Par besoin d’être admirée ? La fourmi n’est pas plus attachante. Elle suit son train. Elle ne se soucie pas des autres. Son cœur est sec. Après les joies de l’accumulation, elle a le plaisir supplémentaire de jouir du dénuement de cette tête brûlée de cigale, de son humiliation quand les rigueurs du temps la contraignent à demander assistance. On peut relever que de nombreuses cigales ont le cœur aussi dépourvu d’empathie que la fourmi et, symétriquement, que bien des fourmis, fort éprises de ce qu’elles possèdent savent être dispendieuses à l’occasion pour satisfaire leurs envies les plus futiles.
La générosité doit se concevoir en dehors de ces modèles. Aidons-nous d’une opinion de notre saint-patron, Winston Churchill : « On gagne sa vie avec ce que l’on reçoit, mais on la bâtit avec ce que l’on donne ». Nous apprenons des autres, c’est le sens d’une éducation bienveillante. Nous pouvons, en grande partie, aidés du contexte affectif et social de notre enfance, disposer de capacités qui vont se développer au contact du réel, puis nous restituons, nous les exprimons, après y avoir apporté notre empreinte. La générosité est une affaire de dons reçus, travaillés et mis en circulation. Il n’existe pas de générosité sans altruisme pondéré, sans humilité. La générosité est élan. Elle est mouvement de la raison. La générosité est source d’échange et de bien-être. Être généreux permet de sortir des carcans, des rapports sociaux convenus, de la loi du plus fort et du plus fortuné, de récuser les privilèges indus, de négliger les calculs mesquins. La générosité consiste à ouvrir les fenêtres, à introduire de l’air pur dans un espace confiné.
Faites-vous vivre la générosité dans votre vie ? Quels obstacles voyez-vous à son exercice ? Avez-vous progressé en générosité en devenant sobre ?