13 décembre 2021

 

Le groupe est l’instrument idéal pour discuter ce qui peut ressembler à une affirmation volontariste.

Première observation, sur le possessif employé. Est-ce vraiment « nos » choix ? Ne s’agit pas plutôt de choix adoptés sans mise en jeu de notre esprit critique ? de choix déterminés par l’esprit de soumission, l’instinct grégaire, des informations fausses, la peur ? Quels sont les arguments qui font autorité à nos yeux ? Qu’est-ce qui fait que l’on puisse affirmer que c’est véritablement notre choix ?

Seconde observation : persister est-il toujours justifié ? Napoléon affirmait que si l’on avait commencé à se tromper, il fallait continuer, que cela donnait raison. Il a fini sur un îlot perdu dans l’océan.

Troisième observation : persister ne signifie pas continuer à l’identique. Les résistances et les changements observés dans la mise en œuvre d’un choix conduisent à des adaptations, des inflexions. C’est peut-être cela qui permet de faire la différence entre le fait de persister et le fait de s’obstiner.

Quatrième observation qui évoque la différence entre l’être et la raison d’être. Qu’est-ce qu’un être sans raisons d’être ?

Persister est une façon d’exister. Le contraire de persister c’est renoncer. On ne s’appuie bien que sur ce qui résiste. L’adversité affrontée à partir d’un choix pertinent est une façon d’exister.

Boire en dépendant, dans la compulsion, en perdant la « maitrise de ses vies », les unes après les autres, n’est pas un choix. La démarche de sobriété met en situation de choisir.

Choisir la sobriété consiste à prendre les risques de la liberté et de la lucidité.


Quels ont été vos choix, en laissant l’alcool ?