7 février 2022
Encore un thème peu reposant en dépit de l’immobilité qu’il pourrait évoquer. Je le rédige, pendant cette période de fêtes, pour « m’avancer » en répondant à une demande, cliniquement pertinente.
Mettons le thème au pluriel et commençons par les prisons intérieures.
Les prisons intérieures diffèrent sans doute selon les personnes. Mes prisons intérieures ont à voir avec le Surmoi, c'est-à-dire le souci de ne pas nuire. Ce type de barreaux me protège et m’empêche de m’évader. Je n’ai pas véritablement de peurs, sinon celle d’être réduit à l’impuissance et là, déjà, je suis confronté aux prisons extérieures.
Toute prison a un parloir, c’est la fonction du groupe de parole. Une prison laisse des possibilités d’écriture, ce que je fais.
Une personne concernée par une addiction vit une sorte d’enfermement. Elle se coupe de son entourage comme si elle était en prison. Elle doit également se libérer de l’impact de ses traumatismes, du poids des représentations qui la nient comme personne ainsi que des relations d’emprise qui restreignent son espace de liberté. L’essentiel, cependant, me semble qu’elle organise une vie qui lui convienne, avec les moyens dont elle dispose. Le travail de libération intérieure s’appelle ascèse. Nul besoin d’être moine pour y procéder. L’effort de culture ou la création libèrent, tout comme l’exercice corporel. Aimer et être aimé donne une sensation de liberté où que l’on soit. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
Les prisons extérieures sont réelles ou figurées. J’ai le sentiment de vivre dans une dictature sanitaire et dans une forme d’oppression médiatique et technologique. Je m’en protège du mieux que je peux mais je ne peux éviter de ressentir l’environnement qui se crée autour de nous comme une prison, extérieure par les interdictions, et intérieure, par les incitations à penser et à agir conforme. Cette sensation d’enfermement est renforcée par les empêchements de progression dans mes objectifs.
Comment voyez-vous vos prisons et comment sciez-vous en les barreaux ?