20 février 2023
L’anonymat est recherché dans plusieurs contextes. Il a la signification d’un désir de discrétion. Cette préoccupation peut faire écho à une incompréhension sociale. Pour ce qui est de l’addiction à l’alcool, le besoin de se réunir de façon anonyme est constitutif de la conscience d’une identité négative. La honte, les idées reçues tel que le manque de volonté, les représentations sociales rattachées au buveur, mais également l’absence de soin accessible et attractif, contribuent à des formes de rapprochement protégées par l’anonymat.
Le mouvement des Alcooliques anonymes a démontré la faisabilité d’une élaboration mentale commune et d’une entraide sans qu’il soit nécessaire d’en savoir plus que le prénom du participant. C’est à chacun, dans la diversité des thématiques abordées collectivement de livrer ce qu’il croit bon de son expérience de vie et de l’état de ses connaissances. La personnalité de chacun peut s’affirmer sans qu’il soit besoin de faire part de son pédigrée social.
L’expérience montre qu’il est possible de partager des responsabilités au sein d’une organisation sans qu’il soit nécessaire de disposer de plus qu’un numéro de téléphone ou que d’une adresse de messagerie.
L’anonymat est le garant du respect de la vie privée. L’absence de connaissance des contextes de chacun permet d’éviter le piège des conseils. Les paroles entendues suscitent avant tout un dialogue intérieur. L’anonymat renforce l’idée de territoires distincts. Libre à chacun, selon ses affinités, de développer des relations plus amicales en dehors des moments de psychothérapie partagés.
Le risque d’enferment à l’intérieur du cercle de réflexion est inexistant. Chacun est libre de sa participation. Tout intervenant extérieur est ponctuellement ou temporairement le bienvenu qu’il soit étudiant, soignant ou proche, sous réserve d’être également participatif.
Vivez-vous l’anonymat comme une protection nécessaire ?
Vous a-t-il jamais gêné ?