26-06-2023
La confiance en soi est un thème récurrent lors des entretiens. La plupart des patients mettent en avant une absence de confiance en eux. Nous pourrions quelquefois nous demander sur quoi repose la confiance de ceux qui n’en manquent pas, en dépit de leurs loupés, échecs et déconvenues.
Sans doute, une façon de préserver la confiance en soi est -elle d’attribuer les difficultés et les échecs rencontrés à l’absence de chance ou à la méchanceté du monde.
Une personne de ma connaissance échangeait récemment avec un individu à qui elle trouve un culot et une absence de complexe déconcertants. Il a consulté un psy, à la suite d’une énième séparation. Celui-ci lui a expliqué que la clé de ses infortunes était de manquer de confiance en lui. À se demander si le psy en question ne récitait pas un discours enrobé de compassion pour transformer ses clients en victimes de la société.
Plus sérieusement, qu’en est-il, de ce concept à la mode ? Que sous- entend-t-il ? Ne s’agit-il pas, avant tout, de personnes qui se laissent abuser par les apparences et les discours ? Plutôt que chercher à renforcer la confiance en soi à la façon de la méthode Coué, n’est-il pas plus raisonnable d’apprendre à mieux se connaitre, tout en prenant conscience de la nocivité des contextes qui pèsent sur nous ? Nous pouvons manquer logiquement de confiance en nous lorsque l’apprentissage nécessaire nous fait défaut. L’exemple le plus banal est celui de l’informatique. Comment maîtriser les fonctions d’un outil alors que celles-ci ne nous ont pas été expliquées et qu’il nous est proposé régulièrement de nouvelles applications dont nous n’avons que faire ?
En alcoologie, la confiance en soi demande du temps et des étapes. Avec l’éloignement de l’alcool, la personne retrouve ses ressources intellectuelles et physiques. Elle peut les améliorer en les cultivant. Il lui est possible d’identifier les causes qui ont sapé sa confiance en elle pour en prendre la mesure successivement. L’identification de ces causes peut amener à des dispositions pratiques. Telle personne identifiée comme toxique peut ainsi être mise de côté, en dépit des liens préexistants. Il en est de même quand le travail se résume à subir la répétition, l’ennui, l’anonymat et l’épuisement. Ce qui est valable pour le travail peut s’appliquer également à certains types de distractions ou de relations.
Nous ne manquons pas de solutions pour trouver des réponses concrètes aux doutes qui peuvent nous habiter à propos de nos capacités.
Quels ont été pour vous les éléments qui ont pu altérer votre confiance en vous ?
Quel choix avez-vous fait vivre pour solutionner cette difficulté ?