20-11-2023

La sensation d’ennui s’exprime comme une souffrance, un constat ou une revendication : « Occupe-toi de moi ».

Le groupe peut se pencher sur cette question pour essayer de la comprendre, en évitant de formuler immédiatement des solutions contre ou en faveur de l’ennui.

Nous ne nous attarderons pas sur les gens ennuyeux. S’en protéger est une nécessité.

Plusieurs auteurs ont plaidé en faveur de l’ennui, entendu comme une disponibilité ouvrant à la pensée flottante, à la rêverie, au repos. Il peut constituer une forme d’évitement aux sollicitations de notre hypermodernité où la moindre pause est combattue, où il faut courir sans répit pour avoir la sensation d’exister.

Les enfants et les adolescents se plaignaient d’ennui, autrefois. À présent, ils ont l’ordiphone. Ils ont les jeux, les sms. À d’autres périodes de la vie, les personnes s’occupent à des jeux solitaires qui occupent du temps de cerveau. Ils regardent les écrans. Les addictions occupent énormément de temps de cerveau.

Chaque personnalité a un rapport différent à l’ennui. Certains enfants savent jouer seuls. Ils ont intégré un sentiment de sécurité intérieure. Il existe une correspondance entre activité et ennui. Il peut exister une activité contemplative. Ainsi La Fontaine, réputé passif, savait-il observer les animaux, les humains et les décrire en société par ses fables. Mozart, également identifié comme passif, avait une productivité musicale prodigieuse par l’effet de la sensibilité et de ses aptitudes créatives. Stakhanov ou Lulu, le héros de La classe ouvrière va au paradis, ne s’ennuyaient-t-ils, avec leur hyperactivité mécanique et leurs performances ? N’y-a-t-il pas une relation entre l’hyperactivité et le vide mental ? avec la dépression ? N’est-ce pas une explication possible des activités occupationnelles, des voyages intercontinentaux, de la recherche de performances sportives ?

Quid de la pensée paresseuse et de l’ennui ?

Comment l’ennui peut-il être compris chez une personne addictée ?