15-04-2024
Sortir de sa zone de confort est une recommandation souvent entendue. Que faut-il en penser, à la lumière de ce que nous apprend la problématique alcoolique et addictive ? Il est désormais établi après notamment les travaux de Bowlby et Robertson (1954) qu’un enfant ne bénéficiant pas d’une sécurité affective et territoriale suffisante avait toute les chances de développer par la suite des troubles émotionnels et de l’humeur, un sentiment d’abandon, d’autres troubles de la relation. Ces perturbations débouchent très souvent sur des conduites addictives. Quand l’addiction est neutralisée, le sentiment d’insécurité perdure. Il est logique que la personne cherche alors à constituer une zone de confort, ce qui n’est pas sans poser de problèmes lorsque cette préoccupation conduit à une rupture des relations sociales. La zone de confort devient alors une sorte de prison, source d’inconfort et de souffrances.
La pratique des situations à risques, sports compris, peut évoquer un déni d’insécurité plus qu’une manifestation de courage correspondant à une prise de risque justifiée.
Disposer d’un territoire à soi, où sa tranquillité est assurée, est un objectif de soin prioritaire qui répond à un besoin fondamental. Il est facile de relever que les sollicitations opérées par les médias modernes, tout comme le développement des sollicitations virtuelles intempestives contribuent à créer de l’insécurité au sein même d’une zone de confort constituée parfois avec beaucoup de difficulté. Nous savons tous combien est difficile de trouver aujourd’hui un logement social qui réponde à ce besoin. La question des petits budgets contribue à fragiliser cette zone de confort, avec les frais incompressible. Il est gratuit d’appeler à quitter la zone de confort quand la personne n’a pas les moyens de partir en vacances, de changer d’air et de lieu, pour avoir le plaisir de retrouver sa zone de confort. Il reste donc à chacun d’analyser sa situation pour dégager concrètement des pistes qui élargissent sa zone de confort, sans la mettre en péril. C’est à partir d’une base sécurisée que la personne est incitée à prendre des risques de rencontre et d’initiative.
Disposez-vous d’une zone de confort ? Comment la définissez-vous et la garantissez-vous ? Quelle est son utilité ?