18-11-2024

 

L’acquisition récente de deux livres de Gilles Deleuze sur le cinéma m’a donné l’occasion de m’intéresser à ce professeur de philosophie contemporain de Jean-Paul Sartre. Lors d’une conférence à laquelle il avait assisté, en 1945, Sartre avait affirmé que l’existentialisme était un humanisme. Deleuze et son ami Tournier en avaient été choqués : « Nous étions atterrés. Ainsi notre maître ramassait dans la poubelle où nous l’avions enfouie cette ganache éculée, puant la sueur et la vie intérieure, l’humanisme. » (Source Wikipédia). Deleuze, donné comme un excellent professeur, a eu ses heures de notoriété. Michel Onfray qui, apparemment, ne l’appréciait pas, le considère comme inutile. Les concepts proposés par ce professeur de Louis-le-Grand étaient avant tout abstraits et esthétiques. Deleuze s’était inscrit dans la mode idéologique de son temps. Il appartient à la petite cohorte des philosophes parisiens de l’après guerre. Pour Onfray, ce « scolastique, brillant et génial jongleur, triturait de jolis objets creux ». Je verrai ce que je retire de ses ouvrages sur le cinéma.

En attendant, je propose au groupe, de réfléchir à ce que peut vouloir dire la notion d’humanisme, aujourd’hui. Je ne revendique pas ce qualificatif, comme je l’explique à la dernière page de « Ce que nous apprennent les addictions » (p229). Nous sommes, depuis toujours, capables du meilleur et du pire. Nous sommes, cependant, beaucoup plus dangereux et nuisibles aujourd’hui qu’hier car plus nombreux et la technologie est d’abord dans les mains de ceux qui détiennent du pouvoir et en abusent. Dans l’ensemble, l’esprit critique et de mesure s’est effacé devant l’hubris, l’égotisme et la fièvre consommatrice. Deleuze rejetait la « sueur » c’est-à-dire la valeur travail, ainsi que la « vie intérieure », notion qui mériterait d’être explicitée. De ce point de vue, il était en avance sur son temps. Nous aurions du mal à déceler cette vie intérieure dans l’ordinaire des comportements de la post-modernité. Les croyances de toute nature nourrissent et justifient les violences, quand elles deviennent des systèmes de représentation du monde, fermées sur elles-mêmes. Elles malmènent plus qu’elles ne servent la préoccupation éthique applicable à soi, aux autres, humains et animaux, à la nature.

Quels contenus donner aujourd’hui à l’humanisme ?

De quoi est fait votre humanisme ?