05 juin 2023
A la fin des « ponts » de mai, cette question simple : comment allez-vous ?
Elle peut être complétée par :
Qu’est-ce qui vous préoccupe ?
Avez-vous des projets ?
Vous avez la parole.
05 juin 2023
A la fin des « ponts » de mai, cette question simple : comment allez-vous ?
Elle peut être complétée par :
Qu’est-ce qui vous préoccupe ?
Avez-vous des projets ?
Vous avez la parole.
22 mai 2023
Les consultations donnent à de nombreux patients l’occasion d’aborder une question douloureuse : celle des difficultés du dialogue entre générations.
La problématique alcoolique a perturbé pendant des années les relations avec un enfant devenant par la suite un adolescent puis un adulte. Cela étant, et les histoires de personnes alcooliques le montrent bien, les alcooliques sont loin d’avoir le monopole des difficultés et souffrances induites par leur fait. Une différence majeure peut s’établir en fonction de la période considérée : avec, sans et hors alcool. Cette dernière période suppose « une déprogrammation mentale » de l’alcool, selon l’heureuse expression d’une patiente. Elle correspond à une élaboration mentale pertinente, à un changement des représentations antérieures, à la substitution d’une éthique de vie aux normes et modes idéologiques de l’environnement. La nature du contentieux est certes à considérer. Il est nécessaire que le sujet change et que l’entourage le reconnaisse, afin de restaurer les conditions d’un dialogue équilibré entre générations. Il est parfois dit que l’alcoolisme est une maladie à prétextes. Dans un certain nombre de cas, l’enfant devenu adulte continue de rendre responsable le parent de ses propres difficultés à se prendre en main et à assumer ses propres responsabilités. L’alcoolisme passé du parent n’a pas à prendre le statut de prétexte.
Indépendamment des addictions, le dialogue entre générations est sans doute devenu une question difficile. Le dialogue au sein d’une même génération l’est aussi, tant les jugements de valeur sont devenus un tic relationnel sous la forme des like, notamment. La modernité tardive met à disposition des jeunes générations un réseau d’informations, de références et de codes qui échappent aux dialogues entre générations.
L’accent mis sur le récent et le changement perpétuel, stimulés par la logique de consommation, tendent à disqualifier les possibilités de transmission entre générations. Ce dialogue est rendu d’autant plus compliqué qu’un certain nombre de croyances qui fondaient la cohésion sociale se sont plus ou moins effondrée. Il en est ainsi des croyances religieuses, politiques et même identitaires. La confusion qui en résulte ne fait que rendre plus indispensable le dialogue entre générations, non pour opposer l’ancien au nouveau ou le nouveau à l’ancien, d’autant que le nouveau d’aujourd’hui sera certainement l’ancien de demain. Il est puéril de négliger le fait que de l’utile et même de l’indispensable se dégagent des expériences antérieures. Ce phénomène s’appelle la Culture. Cette matrice référentielle fait appel aux différentes sources de connaissance. Elle aide à distinguer les similitudes et les différences.
Cette matrice référentielle pose également des problèmes chez les générations qui ont quitté depuis longtemps le temps de l’adolescence. Les médias, par leur superficialité souvent, et par l’ambiance qu’ils contribuent à établir, contribuent à accroître la confusion. Nombre de livres participent à cette confusion favorisée par les « grandes peurs » (celles des pandémies, du réchauffement climatique, des guerres et des migrations massives, etc…). Dieu est mort, paraît-il, mais l’irrationnel délirant prend de la force. Chaque génération dispose de produits intellectuels de décervelage. Je suis tombé, au hasard d’une consultation, sur un ouvrage vu avec passion par un patient de bon sens, soumis aux dures réalités du quotidien : Fédérations galactiques, rôle et présence sur terre, de Michael E. Salla aux éditions Ariane, que je conseille de feuilleter.
En tant qu’adultes, chargés de responsabilité parentale, nous ne pouvons limiter notre effort d’adaptation à être à l’écoute des jeunes générations ou, attitude plus contestable encore, à les imiter. Nous avons à analyser les contextes et les perspectives du désarroi contemporain et à en tirer des conclusions pratiques. Nous pouvons reconnaitre nos insuffisances et nos erreurs mais comme disait Rivarol : « C’est un terrible avantage de n’avoir rien fait mais il ne faut pas en abuser. » Le dialogue consiste aussi à transmettre l’expérience, à mettre en garde, à inciter à développer le sens critique de chacun, en mettant à plat devant l’enfant, l’adolescent, ou l’adulte ce qui a été compris ainsi que la part des incertitudes. C’est à ce prix, semble-t-il, que peut se fonder une alliance féconde entre générations.
Quelles difficultés et quelles solutions avez-vous rencontrées dans le dialogue avec les autres générations ?
15 mai 2023
Dans la vaste gamme des conduites addictives, la relation à l’argent fait diversement problème.
J’ai invité un consultant irrationnellement dépensier à rejoindre notre cercle de cigales et de fourmis pour pousser plus avant la réflexion.
Pour apaiser la souffrance et la dépression latente de ce dépensier compulsif, pourtant doté de discernement et d’humour, je me suis déguisé en comportementaliste, en lui suggérant de mettre en œuvre des décisions de bon sens efficaces :
L’addiction à la dépense a des objets multiples. En faire l’inventaire est inutile à moins de réfléchir à la signification symbolique aussi bien de l’acte en lui-même que de l’objet à l’origine de l’addiction.
Ce que nous apprennent les addictions, évoque l’argent à plusieurs reprises.
L’argent est l’exemple majeur d’une croyance profane, fictive, sans autre fondement que les rapports de domination instaurés par le Pouvoir financier, validé par la Bourse, les spéculateurs, les actionnaires, les structures étatiques et supra-étatiques. L’usage inégalitaire des ressources naturelles, le productivisme et les guerres ont cette fiction comme moteur.
En revanche, la Vertu devient de plus en plus la récompense cynique proposée à celles et ceux qui s’appliquent à faire œuvre utile, ne serait-ce qu’en réparant les dégâts de la folle et inégalitaire logique de l’accumulation.
Qu’est-ce qui se cache derrière le « pouvoir d’achat », slogan politique consensuel, valorisé de tous côtés ?
Qu’est-ce qui se cache derrière le désir d’avoir ? …derrière le besoin de dépenser ?
Comment comprendre le dérèglement addictif de la dépense compulsive ?
Pourquoi et comment accepter de ne pas payer correctement le travail utile, ce dernier mot exigeant une approche intelligente ?
Un thème à décliner exclusivement à la première personne.