8 novembre 2021
Voici un thème qui évoque d’abord la période qui précède ou suit immédiatement un deuil. Après les angoisses, les espoirs illusoires, la colère, le désespoir, survient parfois chez celui qui reste une période de sidération émotionnelle. La personne ne ressent plus rien. Elle n’est ni triste, ni accablée. Elle éprouve une sorte d’indifférence à l’environnement, aux informations. Elle écoute sans entendre. Elle n’est ni bien ni mal. Elle ne ressent plus rien. Elle peut continuer à agir en automate. Puis, comme après une anesthésie, la souffrance se manifeste.
En général, l’état est passager. Dans une situation traumatique, une sorte de dissociation peut s’opérer. La personne se clive pour se couper d’émotions trop violentes. Elle se voir agir ou elle subit. Elle voit des gens s’agiter autour d’elle, menaçants ou effrayés, mais cela lui est indifférent. Cette description correspond à un état de choc post-traumatique (ou de sidération), après une agression violente, telle qu’un viol ou une peur intense (sidération de dissociation, visant à se protéger).
Chez les personnalités autistiques ou apparentées, toute émotion forte suscite une sorte de comportement intégré permettant de se couper de l’émotion, jusqu’à ne plus rien ressentir
L’arrêt de l’alcool aboutit parfois à une situation équivalente, à une totale perte d’envies et de désirs, posant des problèmes existentiels.
Il existe des formes de pertes de ressenti, de désirs ou d’envies plus atténuées, par effet différé d’un traumatisme. Une personne peut avoir subi un choc affectif, étant enfant, telle qu’une séparation des parents, le deuil non fait de la sécurité parentale. Il peut, par la suite, en résulter un manque de désir associé à une perte de confiance en ses moyens. La personne n’ose plus accueillir et faire vivre ses désirs. Des étapes seront nécessaires, aidées par une psychothérapie, pour oser devenir soi-même.
Avez-vous eu l’expérience personnelle de telles pertes de ressenti ? Quand quelles circonstances ? Comment en êtes-vous sorti ?