29-04-2024
Dans la société, il y a ce que l’on voit et entend et tous les autres. Dans les lieux de travail, il y a ceux qui font et ceux qui parlent. En alcoologie, il y a ceux que l’on voit dans les médias et les autres. Dans la population concernée par l’alcool, il y a ceux que l’on repère, ceux que l’on sanctionne et ceux que l’on ne voit pas. Dans la population des personnes devenues sobres, on trouve des discrets, des silencieux et une masse d’invisibles. Comment donner la parole aux silencieux et rendre visibles ceux qui agissent ?
Il ne s’agit pas simplement d’exhiber des personnes sur un plateau télé et, par des questions orientées, leur faire dire ce que l’on attend d’eux en matière de stéréotypes et de banalités.
Comment faire émerger et diffuser, en alcoologie une parole vraie et pertinente ?
À l’échelle du soin, la réponse est aisée avec les aidants et les soignants compatibles. Les consultations, les séances de groupe et les hospitalisations brèves servent à cela. La levée de la honte et l’accès à la compréhension de la problématique alcoolique effacent le silence et donnent toute leur visibilité et leur singularité à chaque personne effectuant la démarche. Un élément va assurer le maintien de la visibilité : la persistance dans le chemin de sobriété, sous peine de retomber dans les vieux schémas et les mêmes difficultés.
Au niveau de l’opinion et des médias, la visibilité des personnes dans leur diversité et leur complexité peut être portée par un soignant compatible, dépositaire de la parole et de la réflexion. C’est l’aventure qui nous est proposée, à présent, à travers le projet vidéo. Si nous parvenons à intéresser des interlocuteurs adhérant au projet de mise à disposition des savoirs utiles pour les personnes concernées, leurs proches, les soignants et les différents encadrants, nous aurons solutionné les questions de l’invisibilité et du silence.
Il n’en reste pas moins, par les temps qui courent, que la discrétion, voir même l’anonymat restent une attitude de sauvegarde appropriée, qui rejoint la préservation d’une zone de confort et de sécurité Pour vivre heureux et réfléchir en paix, restons suffisamment cachés.
Comment vous positionnez-vous face à ce double problème du silence et de l’invisibilité ?