23-12-2024
Risquons-nous à un thème de circonstance : en réfléchissant aux sens de la fête. Nous pourrons nous demander si nous avons le sens de la fête, autrement dit si notre façon d’être crée aisément une ambiance joyeuse, conviviale et entraînante.
La fête a bien évidement des sens nombreux. Elle renvoie à des rituels très différents les uns des autres. L’alcool est le liquide de référence pour de nombreux rituels qu’il s’agisse des fins de journée, des fins de semaine ou encore – jadis – des petits matins sur le chemin de l’usine. Nous pourrions presque dire qu’avec l’alcool la vie équivaut à une discontinuité de rituels.
Les fêtes sont l’occasion, lors de repas familiaux élargis, de transactions de cadeaux autour du « roi de la forêt », scié pour la circonstance, ou plastifié par souci d’écologie. Il y a des fêtes pour les anniversaires et des fêtes pour les non-anniversaires, des fêtes pour les retrouvailles et des fêtes pour les séparations. Au Moyen-Age, des fêtes de plusieurs jours consécutifs accompagnaient les funérailles du seigneur/saigneur local. Chaque ville et village a sa fête, avec un saint-patron qui conduit la procession. Nous ne pouvons oublier la nôtre, célébrant la glorieuse prise de la prison de la Bastille, qui permis au marquis de Sade et à quelques détenus de droit commun de retrouver l’air libre. La rénovation de Notre-Dame, après son incendie, a donné l’occasion d’une célébration festive donnant à une fraction de l’élite internationale l’occasion d’occuper une première fois de plus les premiers rangs, face aux caméras de TV.
Je dois avouer que le mot « festif » fait partir du vocabulaire que j’exècre. Il est pour moi synonyme de défonce, de violences perpétrées ou subies, de vomissements et de débâcles intestinales, de rapprochements factices et de gueules de bois. Il manifeste un désintérêt pour ce que j’aime : le souci attentif de l’autre, la tranquillité, la subtilité, l’harmonie, le silence, l’humour, les relations vraies, le goût de l’effort, du « bel ouvrage », l’amour de la liberté, le souci du Politique. Ces ingrédients font partie de mon sens de la fête. En dépit d’un pessimisme de constat, je crois être infiniment plus joyeux, sourire et rire davantage que les festifs et les « esprits positifs » que je côtoie.
Comment refonder la fête dans le cadre de la sobriété ?